Pionnier mondial en matière d’énergie durable
Que la Chine souhaite jouer un rôle de précurseur sur le plan de l’énergie durable est évident. Le pays affirme également être un pionnier mondial avec la construction de la voie rapide solaire. L’idée n’est pourtant pas neuve. Depuis 2014, les Pays-Bas possèdent par exemple leur propre piste cyclable photovoltaïque, et depuis 2016, il existe déjà des expériences se rapportant à une véritable ‘route du soleil’ avec des cellules photovoltaïques. Dans le sud de la France, sur la A63, un projet pilote est d’ailleurs à l’heure actuelle en cours avec des panneaux photovoltaïques permettant d’alimenter les gares de péage en électricité.
De l’électricité pour 800 ménages
La voie rapide solaire en Chine – un projet pilote de l’Université de Tongji – se situe à Jinan, la capitale de la province de Shandong, au nord-est du pays. Le tronçon test s’étend sur deux kilomètres et est équipé de deux bandes de circulation et d’une bande d’arrêt d’urgence. Sous une couche de béton transparent – qui peut supporter 10 fois plus de pression que le béton normal – se trouvent des panneaux photovoltaïques. Tout en dessous, une couche d’isolation a été apportée afin de protéger les panneaux de l’humidité et de la saleté. Ainsi, l’autoroute devrait pouvoir produire chaque année 1 million de kWh, ce qui est suffisant pour approvisionner 800 ménages chinois en électricité. En fonction du degré d’évolution de l’énergie solaire en Chine, le coût pourrait en outre diminuer à terme.
Gagner de la place
L’énergie solaire produite par la voie rapide servira en premier lieu à alimenter les abords de l’autoroute elle-même. L’électricité verte permettra d’éclairer les rues, d’enclencher un système de chauffage durant l’hiver pour dégivrer la route et, à terme, de pourvoir les voitures électriques en énergie via induction. Les gros avantages sont donc la plus courte distance que l’électricité générée doit parcourir et, bien entendu, le gain d’espace.
Leader en énergie photovoltaïque
La voie rapide solaire n’est pas le premier grand projet de la Chine en matière d’énergie photovoltaïque. En 2016, le pays a ainsi déjà construit le plus grand parc photovoltaïque flottant au monde, et ce sur un lac gigantesque. De cette façon, la Chine a doublé sa capacité en énergie photovoltaïque et est devenue, en un coup, le nouveau leader mondial. L’ambition est de poursuivre cette progression au même rythme.
Connaissance volée
La Chine suit donc résolument le cap du climat, et elle ne ménage pas ses efforts pour développer de nouvelles technologies. Un vol commis de manière particulièrement professionnelle atteste d’ailleurs que cette nouvelle connaissance est fort prisée. Deux jours à peine après l’ouverture de cette voie rapide solaire, une portion du tronçon de quinze mètres sur deux fut entièrement dérobée par des voleurs, probablement pour en copier la technologie.
90 fois plus cher qu’une route normale
De là à dire que des voies rapides vont désormais apparaître à grande échelle un peu partout en Chine est et reste encore aléatoire. Le prix de revient est, en effet, près de 90 fois plus cher que celui d’une route traditionnelle en asphalte. Et la rapidité avec laquelle un panneau photovoltaïque encastré dans une couche de béton peut être réparé, demeure à l’heure actuelle encore pour le moins floue.