Une entreprise néerlandaise construit une ‘Tesla pour la navigation intérieure’
Les voitures électriques semblent être la réponse durable au diesel et à l’essence, mais dans le transport maritime, la propulsion électrique n’en est encore qu’à ses balbutiements. Beaucoup d’expériences ont déjà été réalisées avec des bateaux porte-conteneurs en Chine et au Danemark, mais le rayon d’action de ces navires demeura limité en raison de leur imposante masse. L’entreprise néerlandaise Port-Liner s’attelle toutefois à l’élaboration d’une ‘Tesla pour la navigation intérieure’ : elle construit cinq petits navires et six plus grands, avec une batterie correspondante qui possède une autonomie respective de 15 ou 35 heures. Les petits bateaux – 52 mètres de long et 6,7 mètres de large – navigueront vraisemblablement à partir de cet automne à Anvers.
Branchement sur les docks
Les petits navires sont équipés d’une batterie lithium-ion de la taille d’un conteneur de 20 pieds, les bateaux plus grands auront, quant à eux, quatre accumulateurs à bord. Pour qu’ils se rechargent – une charge complète prendrait jusqu’à quatre heures – il leur suffit de se brancher sur les docks. L’infrastructure à cet effet existe déjà. Si nécessaire, les batteries peuvent aussi simplement être remplacées. L’énergie utilisée pour les recharger sera en outre cent pour cent renouvelable.
Le bateau remplace le fret routier
Les petits navires peuvent emmener à bord 24 conteneurs de 20 pieds ou 425 tonnes de cargaisons en vrac. En raison de leurs dimensions relativement limitées, ils ne peuvent être déployés que sur les canaux de la Campine. Ils assureront un service fixe entre Budel, aux Pays-Bas, et le port d’Anvers et offriront ainsi une alternative durable au fret routier entre ces deux villes. Tout compris, les navires électriques permettront d’épargner chaque année quelque 23.000 trajets de poids-lourds sur le même itinéraire.
7 millions d’euros de subsides
Le plan s’inscrit dans un appel d’offres du port pour des projets permettant de réduire le fret routier. C’est la raison pour laquelle Port-Liner ne peut pas seulement compter sur des subsides européens – 6,8 millions d’euros – mais reçoit également 200.000 euros de la part du port d’Anvers pour construire des bateaux électriques.
Rendre les navires au diesel durables
Port-Liner voit, par ailleurs, également des possibilités d’intégrer ses batteries dans les cargos existants. Les moteurs diesel peuvent être remplacés par des moteurs électriques qui seront pourvus d’électricité grâce aux nouvelles batteries lithium-ion. Les conteneurs où se trouvent les batteries peuvent également être remplacés par des conteneurs à hydrogène. Ainsi, on peut transformer ces navires au diesel polluants en navires électriques et à l’hydrogène sans émission de CO2.