Qu’est-ce qu’il a fait chaud au mois de septembre ! Par le passé, lorsque ce genre de chose était encore pour le moins exceptionnelle, on parlait dans notre jargon d’un été de vieilles femmes ou d’été de la Saint-Michel. Certains associent cette prolongation de l’été à d’autres saints. Il suffit de penser à l’été de la Saint-Martin ou de la Sainte-Thérèse. Des études plus approfondies nous ont appris que ces termes n’étaient pas nécessairement synonymes. Par le passé, les gens s’imaginaient d’ailleurs que ces prolongations de l’été étaient des phénomènes récurrents. C’est la raison pour laquelle ces éruptions recevaient le nom de l’un des saints du calendrier correspondant à l’une des journées en question.
Les saints et les vieilles filles
Les Français et les Britanniques associent également leurs phénomènes météorologiques à des personnages religieux. C’est ainsi que chez nos voisins de l’Hexagone, on parle généralement d’un été de la Saint-Martin pour qualifier un temps chaud et ensoleillé au mois d’octobre, tandis que de l’autre côté de la Manche, on remercie Saint-Luc pour ce débordement estival si agréable (Saint Luke’s little summer). Nos voisins d’Outre-Rhin voient les choses de manière plus sobre et préfèrent simplement parler d’Altweibensommer (de vieilles femmes donc).
Beauté des couleurs
L’appellation la plus poétique de ce phénomène nous oblige toutefois à traverser l’océan. Le long de la côte Est des Etats-Unis, et plus précisément dans la région qui est appelée New England, on parle invariablement d’un indian summer – un terme devenu célèbre grâce à « L’Été Indien », où le chanteur français Joe Dassin raconte, plein de nostalgie, une ancienne histoire d’amour. Ce qui caractérise l’été indien, c’est la beauté des couleurs des forêts de feuillus en automne à cet endroit.
Chaud pendant la journée, assez vite froid le soir
Quelle est l’explication scientifique du phénomène de l’été indien ? Tout comme lorsqu’il fait beau en règle générale, les prolongations de l’été rencontrées chez nous s’accompagnent la plupart du temps d’une zone de haute pression au-dessus du continent européen. Cela empêche les perturbations de l’Atlantique d’atteindre notre pays. En même temps, de l’air chaud et sec est amené en provenance du Sud. Dans ces conditions, il a tout à fait possible d’atteindre facilement la barre des 25 degrés en septembre. Et en octobre, le mercure peut encore grimper jusqu’à 20 degrés lors d’un été indien.
Un été indien a, cela dit, également un côté déplaisant, une sorte de revers de la médaille : vu qu’avec l’arrivée de l’automne, les nuits s’allongent à un rythme très rapide, le temps se rafraîchit vite et fort. Rester longtemps sur sa terrasse le soir n’est généralement plus possible, sauf s’il a fait exceptionnellement chaud pendant la journée. Les étés indiens les plus célèbres en Belgique furent ceux de 1921, 1947, 1959, 1994, 2001, 2005 et 2011. Avec les journées caniculaires de septembre 2016, on pourra certainement aussi ajouter cette année à la liste.